Le Passage

 

 

LE PASSAGE JOUFFROY est UNIQUE car... c’est le PREMIER passage parisien doté de CHAUFFAGE ! Dans le Paris glacial d’hiver, de l’air chauffé à la vapeur sortait des grilles du sol que vous pouvez encore voir au centre du parquet dallé. Les belles dames s’installaient au dessus et en profitaient, remplissant leur ample robe d’air chaud avant de continuer la promenade. 

  

  

Ce fut aussi le PREMIER PASSAGE entièrement conçu EN METAL ET EN VERRE à la différence des autres qui utilisaient de la pierre, il a bénéficié des avancées technologiques  architecturales du XIX ème siècle. Ce qui lui permit de constituer une verrière plus lumineuse que celles des autres passages.

  

 

LE DECOR AUTHENTIQUE D’EPOQUE, tel qu’il l’était à son ouverture, se retrouve dans la VERRIERE et son PARQUET, mais aussi dans la devanture des boutiques. Surtout en hauteur, la structure des étages et les NUMEROTATIONS placées très haut sont d’origine. En entrant par le Bd Montmartre vous avez à droite les chiffres pairs et à gauche les chiffres impairs. La GALERIE FAYET est au No 34 ! LES DEUX HÔTELS existent tous deux depuis l’ouverture du passage. Les DEUX HORLOGES ont été placées pour indiquer l’heure aux passants qui se pressaient vers les relais de diligences. Le panneau MAISON GILBERT  est la trace d ‘une société de « décrotteurs ». À l’époque Paris n’est pas pavé et les rues sont pleines de boue à la première pluie. Les décrotteurs se plaçaient à chaque entrée du passage pour nettoyer les chaussures des promeneurs, qui s’étaient mis en belle tenue pour y flâner.

 

 

Les COMMERCES à SUCCES de l’époque furent nombreux. La fameuse CHAPELLERIE DELION y tenait place depuis l’ouverture jusqu’en 1960. S’y trouvait le Café des Princes réputé pour être le café parisien par excellence entre 1850 et 1880. Et aussi Le théâtre des ombres chinoises SERAPHIN, le Petit Casino, et beaucoup d’autres suivirent selon les époques.

  

  

Le passage reçut aussi dès 1853 le premier établissement de restauration rapide à Paris où l’on mangeait debout : LE BUFFET AMERICAIN.

  

La LOTERIE DU LINGOT D’OR : De 1850 à 1853 se déroula régulièrement une loterie dont le gros lot était un lingot d’or mis en vitrine dans le passage Jouffroy et que les badauds venait admirer. Jamais personne ne gagna le fameux gros lot. Les autres lots consistaient en une place de bateau et une aide financière pour partir aux Etats Unis et participer à la ruée vers l’Or. Au total 3293 hommes et femmes partiront pour cette grande aventure.

 

 

  

LE PASSAGE et LES PERSONNALITES ILLUSTRES. Le passage a été cotoyé par des grands noms. Chopin, dit-on, passait par le passage pour se rendre dans les salles de démonstration des pianos Pleyel. Georges Méliès, inventeur des trucages au cinéma, a présenté des tours de magie au musée Grévin. Joseph Darcier, Hector Berlioz, Balzac, Baudelaire, les frères Goncourt, André Breton, Damia se rendaient dans les café-concerts. Robert Doisneau y pris des photos. Le journaliste Alfred Delvau a écrit que « C’est un lieu de rendez-vous et de promenade : on s’y attend et l’on s’y promène sans plus s’inquiéter du reste », et plus tard Aragon écrira du passage qu’il est « à mi-chemin du rêve et de la réalité. »

  

LE PASSAGE et le CINEMA. Y ont été tournés entre autres : THE TOURIST (2010) avec Angelina Jolie et Johnny Depp, L’IBIS ROUGE (1975) de Jean-Pierre Mocky avec Michel Serrault, Michel Simon et Michel Galabru, CET OBSCUR OBJET DU DESIR (1977) de Luis Buñuel, MON HOMME de Bertrand Blier (1995), et ADOPTE UN VEUF  (2016) avec André Dussolier.